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Et, si l’enseignement s’adaptait aux élèves dyslexiques,

pour le bénéfice de tous …

Mme D., en tant que mère, a envie de mettre ses enfants dans des écoles différentes, par exemple l’école Montessori.

Pour elle, l’école idéale serait avec plein de couleurs, de dessins, plus de manipulation (pâte à modeler, sorties, …) donc une classe plus « active », moins d’élèves par classe, accompagnement individuel, …

On pourrait changer des éléments du quotidien, par exemple la police de caractères des livres pour aider les personnes dyslexiques, avec OpenDyslexic.

En effet, nous, les dyslexiques, utilisons nos capacités différemment des autres, ce n’est pas pour autant que nous sommes moins intelligents.

Les dyslexiques ont un vrai trouble qui ne disparaît pas, mais il existe plusieurs moyens pour aider à résoudre ces troubles et ainsi éviter l'échec scolaire…

Les énormes difficultés voire les souffrances des enfants puis adultes dyslexiques non pris en considération (Les malheurs d'un enfant dyslexique de Georges Plantier), ont amené plusieurs pédagogues à réfléchir sur une forme d’enseignement mieux adaptée qui permettrait aux personnes dyslexiques de pouvoir vivre et apprendre sereinement et avec plaisir. En effet, demander quelque chose d'impossible à un enfant dyslexique provoque une plaie profonde qui ne pourra jamais cicatriser (voir interview de Mme D.)

Ainsi, les troubles affectifs et comportementaux peuvent être dus à la dyslexie car ils sont la conséquence d'une image de soi détériorée. Un enfant qui se sent normal et qui n'arrive pas à réussir comme les autres pourrait devenir hyperactif agressif ou passif.

Il est aussi admis que dans certaines langues le graphème (une même lettre) présentant plusieurs phonèmes (prononciation) complique le travail de l'enfant dyslexique : par exemple « c » en français peut se prononcer [k] ; [s]

Pour qu’une information soit correctement perçue, il faut qu'elle circule entre les trois niveaux : kinesthésique, auditif et visuel.

Une pédagogie du projet et des compétences basée sur l’émotion, l’action, le mouvement, afin d’amener tout les élèves vers la compréhension en énonçant clairement le but à atteindre (exemple : les étapes d’une recette de cuisine, quel est le plat que l’on fait ?) pourrait être une très bonnes chose d’après Chantal Wyseur (dans Le cerveau atemporel des dyslexiques. Desclée de Brouwer, 2009)

Chantal Wyseur est professeur à Bruxelles, elle décide d'aider individuellement ses élèves en réfléchissant avec eux sur leur méthode de travail elle utilise entre autres la technique de la gestion mentale de Antoine de La Garanderie, ce philosophe français sourd utilise sa « sourde colère » pour étudier, découvrir et soutenir les ressources personnelles de l’être humain qui va donner un sens aux actes de connaissances.

Une vraie pédagogie de l’accompagnement permet de sortir les élèves du déplaisir et de l’épuisement et les conduire vers la connaissance et le bonheur d’apprendre.

Grace à la prise de conscience du potentiel créatif et à la maitrise des rouages de leur fonctionnement, les dyslexiques pourront, à terme, faire briller de tous ses feux le diamant de leur intelligence.

Selon Mme Cohen De Lara, orthophoniste, l'école la plus adaptée aux élèves dyslexiques (et à tous les autres) répondrait à ces différents critères:

1. Faire diminuer la souffrance due à l'humiliation dans le milieu scolaire

 

2. Agir pour qu'ils soient aidés dans la construction de leur personnalité : développer par exemple le côté artistique, les activités musicales plutôt que de tout concentrer sur le scolaire.

 

3. Donner des outils d'aides aux parents : Consultation psychologues, achats de logiciels....

 

4. Aider à la formation des enseignants : que ce soit la formation initiale et continue

 

5. Aider les thérapeutes dans leur relation avec les parents souvent en souffrance : difficulté pas toujours facile à vivre pour les parents. Le thérapeute (et parfois enseignant) est parfois considéré comme un bouc émissaire. Parfois, ils disent que "c'est pas un bon prof" ou "pas un bon logopède". Cela ne sert à rien de changer tout le temps de thérapeute.

 

6. Favoriser les actions des pouvoirs publics : les relais dyslexie : cela signifie que dans toutes les écoles primaires et secondaires il y a un délégué de l'école qui a eu des réunions et formations avec des bases sur la dyslexie. Ces personnes sont à l'école le relai de leur collègue pour diagnostiquer un enfant. On ne peut remplacer une orthophoniste.

Les enfants dyslexiques peuvent bénéficier d’aménagements adaptés à leurs problèmes mais à condition qu’une pédagogie spécifique ait déjà été mise en place pendant l’année scolaire.

Exemple des aménagements : on peut modifier le format de l’épreuve. Cela signifie que l’on peut agrandir le texte et utiliser éventuellement une autre police de caractère. De plus, on peut simplifier la mise en page,... On doit aussi donner davantage de temps à l’enfant. On peut accepter l’utilisation de logiciels spécifiques aux dyslexiques qui vont par exemple leur lire les consignes (besoin d’un casque…), possibilité d’avoir un correcteur orthographique => il y a doncdes aménagements.
L’aide la plus importante : on peut accepter la présence d’une tierce personne à côté du dyslexique (besoin de troubles sévères d’apprentissage). La tierce personne explique les consignes au dyslexique et parfois celle-ci note les réponses de l’enfant.

 

-laisser plus de temps pour la lecture des consignes ou demander à un camarade de lire la consigne à haute voix

-s’assurer que toutes les consignes écrites soient bien comprises avant la réalisation : les reformuler

-pour l’apprentissage de la lecture : aider l’enfant à nommer, repérer et segmenter les phonèmes et les autres unités sonores avec des codes de couleur et des gestes

-permettre à l’enfant de lire à sa convenance soit à mi-voix, soit dans sa tête

-privilégier le contrôle des connaissances à l’oral plutôt qu’à l’écrit

-noter le fond plutôt que la forme

-raccourcir la longueur des productions écrites

-laisser plus de temps pour la transcription écrite, la relecture

-favoriser les exercices à trou pour limiter le coût orthographique

-ne pas pénaliser pour l’orthographe dans un travail spécifique autre que la dictée

-compter le nombre de fautes plutôt que d’enlever un point par faute, pour évaluer et encourager les progrès

-compter plutôt le nombre de mots justes

-noter la qualité de correction et faire une moyenne entre la dictée et la correction

-utiliser les photocopies le plus possible

-souligner les mots repères d’un texte

-envisager l’aide de l’ordinateur : correcteur d’orthographe

-possibilité d’un tiers temps

-encourager pour tous les efforts en lecture et orthographe même si les progrès sont modestes pour le niveau scolaire

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